
Jean-Paul et Anne-Sophie Condette
« Ici, le contact est facile et sympathique, c’est riche en échanges, on a rapidement tissé beaucoup de liens »
Dans l’une des rues principales de Puy-l’Evêque, l’enseigne du Fruit de la terre annonce la couleur : « Saveurs locales, vrac, bio, mais pas que... » En pleine crise sanitaire, Jean-Paul et Anne-Sophie Condette viennent de prouver que les épiceries de village pouvaient avoir de l’avenir. Et s’ils ont joué de malchance en prévoyant d’ouvrir leur commerce pour mai 2020, celui-ci semble bien répondre aux attentes locales. « En attendant l’ouverture, retardée deux fois, des habitants venaient aux nouvelles, impatients de découvrir ce nouveau magasin », racontent les épiciers, arrivés dans le Lot en octobre 2019. Le Fruit de la terre est d’abord celui de deux bonnes années de réflexion : « nous étions arrivés au bout de notre métier, nous avions envie de faire quelque chose à deux, d’un virage dans notre vie... C’est un choix réfléchi, qui nous a fait quitter notre sécurité d’emploi. » Lui enseignant, elle infirmière libérale, ils ont mûri ce projet de reprendre ou créer une épicerie. Venus du Tarn, c’est à deux doigts de concrétiser leur installation ailleurs, après avoir visité de nombreux lieux dans plusieurs départements, qu’ils ont eu le coup de cœur pour Puy-l’Evêque : « nous voulions travailler en circuit court avec des locaux, et des produits de qualité. En explorant le secteur, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait tout ça ici. » Le charme de la petite ville et des paysages au bord du Lot ont fait le reste.
Ils ont tout refait dans ce local loué, une ancienne épicerie fermée depuis plusieurs années. Les rencontres avec les producteurs se font au fil du temps, des clients leur en
indiquent. « Ici, le contact est facile et sympathique, c’est riche en échanges, on a rapidement tissé beaucoup de liens. » Comme prévu, l’accent est mis sur les productions locales, du Lot et de départements limitrophes. La nouvelle épicerie est loin d’être un commerce complémentaire, « de dépannage ». « Nos clients viennent trouver ici des produits qu’ils recherchent mais ne trouvent pas en grande surface. Nous évitons d’ailleurs de faire appel à des producteurs qui vendent aussi dans la grande distribution. Un petit magasin, ça emmène à l’essentiel. » Le rayon vrac, pour des produits alimentaires et ménagers, est aussi apprécié, en phase avec l’esprit « zéro déchets » qui fait partie du projet.
Au fil du temps, le Fruit de la terre est devenu un lieu de rencontre, à la satisfaction des nouveaux épiciers. « Des gens se croisent ici quotidiennement, ça nous plaît bien. Nous sommes bien dans ce métier, il nous apporte beaucoup. C’est aussi un travail sur l’économie locale, qui fait prendre conscience de l’intérêt de cette proximité, de ce retour aux commerces de village. »
